Shalom Tchokfe Ndoula’s Updates

Surveillance de PFA dans les localités à sécurité compromise, Une expérience de la Région de l'Extreme Nord, Cameroun

Contexte

La détection de 04 de Polio Virus Sauvage (PVS) de type 1 et 02 cas de virus dérivés des vaccins (cVDPV2) dans l’État de BORNO au Nigeria au courant de l’année 2016 place la Région de l’Extrême Nord à risque élevée d’importation du PVS ou de sa circulation a bas bruit compte tenu des faiblesses observées dans la surveillance de PFA au cours des deux évaluations de la réponse à l’épidémie (OBRA) conduites en avril et en novembre 2017. Par ailleurs, la présence d’une part des populations mobiles à l’instar des nomades, des réfugiés et des déplacés internes et d’autres part, des localités difficiles d’accès du fait de l’insécurité ou de situation insulaire dans le lac Tchad constituent des facteurs de risque principaux pour cette importation ou circulation du virus. Les faiblesses relevées par les évaluations OBRA étaient notamment la non-atteinte des localités d’accès difficiles par les activités de surveillance et la faible implication de acteurs communautaires. Il a été alors recommandé de densifier le réseau de surveillance communautaire en impliquant les Agents de Santé Communautaire, les tradipraticiens, les leaders traditionnels, les organisations à base communautaire, les ONG locales et internationales, les Forces de Maintien de l’Ordre et les Comité de vigilance. La mise en place du système de notification par téléphone AVADAR dans 06 Districts a contribué à augmenter la notification des cas par les membres de la communauté. Cependant, dans les Districts de Santé de Kolofata, Mora, Koza et Mokolo, près d’une centaine de localités frontalières avec le Nigeria sont classées comme à sécurité compromise rendant ainsi toute activité de recherche active des cas très difficile voire impossible. Afin de détecter à temps toute forme de circulation de Polio Virus Sauvage, il est essentiel de rechercher activement et notifier à temps les cas de PFA dans tous les villages quel que soit le niveau d’accessibilité. C’est dans ce but que le MINSANTE avec l’appui de l’OMS a organisé dans le cadre des activités de la phase 3 du plan d’urgence pour le bassin du lac Tchad, un balayage des tous les villages frontaliers à sécurité compromise dans les Districts de Kolofata, Mora, Koza et Mokolo par les membres des comités de vigilance formés à cet effet. 

Méthodes

Formation des membres des comités de vigilance

La formation des membres des COVI a duré une seule journée dans les Districts de Santé. La formation consistait à maitriser les définitions communautaires des cas de MEV et l’utilisation des outils de rapportage. Un total de 124 membres des Comité des vigilances ont été forme selon la répartition présentée dans le tableau 1 dans les Aires et les Districts de Santé.

A la fin de la session de formation, chaque membre de COVI a reçu une copie illustrée de la définition des cas et une fiche de pointage pour le rapportage des données.

Les Responsables des Aires de Santé ont été également formés pour l’investigation des cas présumés de PFA (alertes) et les procédures de collectes leur a été rappelé.

Tableau 1 : Répartition des membres des comité de vigilance formé.

Balayage à la recherche des cas de PFA

Le balayage pour la recherche active des cas de PFA a durée 03 jour. La stratégie adoptée était la porte à porte. Dans chaque ménage visité, les membres des comités de vigilance s’entretiennent avec les parents sur la surveillance et les enfants de moins de 15 ans sont dépistés. Les cas suspects de PFA (alertes) sont immédiatement rapportés au responsable de l’Aire/point focal surveillance de l’Aire de Santé pour investigation. Les vrais cas sont validés et prélevés. Les informations sur la localisation des camps des nomades sont collectées dans les ménages. Les camps des nomades ont été également balayés.

Resultats

Le tableau suivant présente la synthèse des résultats obtenus en termes de ménage visités, enfants de moins de 15 ans dépistés, cas présumés notifié et vrai cas validé.

Aucun vrai cas de PFA n’a été détecté pendant les 03 de balayage. Cependant avec 16 583 ménages visités et 66 cas présumés de PFA rapportés, on peut conclure que le balayage a été suffisamment rigoureux pour être certain de l’absence des cas de PFA manqués. La poursuite de l’activité en routine par l’ensemble des comités de vigilances constitue le résultat à long terme de l’activité. Pour renforcer ce système de surveillance, il est souhaitable de former des membres supplémentaire et l’étendre au District de Goulfey, Makary, Kousseri et Mada.

Il est aussi recommander d'associer au balayage le prelevement aléatoire des esnfant 'sains' dans les sites à haut risque pour fournir les évidences de l'absence de circulation du virus polio sauvage. 

  • Asta Monglo