Capo-chichi Amoussou Annick’s Updates

Mission pour la communauté de la semaine 1

 

Réponse 1 : je suis médecin pédiatre, responsable du service de pédiatrie dans l’ hôpital de zone suru léré à Cotonou au BENIN.

Je suis responsable des activités de vaccination dans cet hôpital et responsable du site sentinelle de la surveillance épidémique des diarrhées à rotavirus chez les enfants de moins de 5 ans

Réponse 2 : La situation en matière d’iniquité est variable selon les pays et dans un même pays variable selon les zones .les stratégies et les pratiques en matière de vaccination systématique définissent comme objectifs de couverture vaccinale 90% de couverture nationale et 80% dans chaque district ou unité administrative équivalente, pour tous les vaccins inclus dans les programmes nationaux, sauf recommandation contraire.la couverture obtenue par les pays au niveau national avec la vaccination par la troisième dose du vaccin combiné DTC peut constituer un indicateur de la bonne exécution de leur programme de vaccination systématique. Lorsque ce taux de couverture vaccinale est supérieur à 90%, il faut se penser sur le cas des groupes et des individus marginalisés ou exclus et qui restent à l’écart pour une raison ou une autre. L’iniquité est un phénomène mondiale mais surtout prédominant dans les pays Africains. Certaines situations sont à la base de cette iniquité à savoir : les situations d’urgences humanitaires, toutes situations pouvant entrainées des occasions manquées de vaccinations, la non implication des enfants âgés de plus d’un an dans les PEV et également les problèmes en rapport avec la vaccination en milieu urbain.

Le plan mondial pour les vaccins (PAMV) couvrant la période de 2011- 2020, vise à étendre équitablement à toutes les personnes les bénéfices de la vaccination. Les occasions manquées de vaccination affectent la couverture vaccinale et expose les enfants aux maladies évitables par les PEV de même qu’aux épidémies.

Le document de l’OMS Stratégies et pratiques mondiales de la vaccination systématique(SPMVS) présente également la vaccination au-delà de la première année de vie comme l’une des neuf actions modificatrices essentielles pour renforcer la vaccination systématique.

La vaccination au cours de la deuxième année de vie reste un véritable problème chez les enfants au Benin et est très peu documentée. Le PEV du Benin ne prend pas en compte les enfants après l’âge d’un an ce qui expose les enfants aux maladies évitables avec le risque d’apparition d’épidémie.

Dans notre expérience personnelle, des visites médicales faites dans des écoles primaires privées ont révélées que moins de 2% des enfants en âge scolaire étaient complètement vaccinés. Cette inégalité en matière de vaccination s’explique par plusieurs facteurs : le manque d’information aux parents sur la nécessité de poursuivre les vaccins après l’âge d’un an,

le non disponibilité des parents pour amener les enfants dans une structure sanitaire pour la vaccination,
la rareté des centres de vaccinations qui offrent des vaccins après l’âge d’un an,
le manque d’engagement politique pour rendre accessible les vaccins jusqu’à l’âge de 02ans au moins,
le coût élevé des vaccins les rendant peu accessibles à la population, l’absence d’étude sur les couvertures vaccinales après la première année de vie.

Apres ce constat nous voulons savoir les stratégies à mettre en place pour éviter l’iniquité en matière de la vaccination au cours de la deuxième année de vie et également pour remédier aux occasions manquées de vaccination.

Réponse 3 : la ligne la plus pertinente pour nous est la suivante : établir et renforcer la vaccination au cours de la deuxième année de vie.

L’âge de 24 mois ne doit pas être considéré comme la limite au-delà de laquelle les enfants ne sont pas vaccinés.

L’extension du calendrier vaccinal au-delà de la petite enfance signifie que le concept de l’enfant entièrement vacciné doit être étendu à la deuxième enfance.

Réponse 4

En référence à cette ligne directrice nous envisageons les actions suivantes/

Améliorer la protection contre les maladies évitables de l’enfant en administrant des doses de vaccins déjà inclus dans le calendrier national
Faire le rattrapage des enfants qui n’ont pas été vaccinés au cours de la première année de vie afin d’améliorer la couverture vaccinale
Intégrer la vaccination dans d’autres interventions sanitaires et nutritionnelles
Utiliser les vaccins de façon plus efficace.
Identifier un responsable qui sera chargé de la vaccination au cours de la deuxième année de vie et établir ou activer un groupe de travail spécial
Elaborer un plan d’action chiffré et obtenir les financements nécessaires.
Impliquer les responsables des établissements scolaires dans la recherche des enfants mal vaccinés dans leur établissement pour les mettre à jour.